MARCUS KING BAND EN France
Concert à La Cigale le Mercredi 10 Octobre 2018.

Photos de Yann Charles.


Une jolie histoire pour commencer… Un de mes amis, Richard, revenait de la Nouvelle-Orléans juste avant le concert de La Cigale. Il avait assisté aux cérémonies d’anniversaire du centenaire de Professor Longhair et ramené des tee-shirts de cet évènement. Grosse surprise, Deshawn Alexander le clavier en porte un sur la scène à Paris. Ils se sont rencontrés à l’aéroport, ont discuté et quand Deshawn a dit qu’il rejoignait son groupe pour une tournée en Europe, Richard n’a pas cru ses oreilles quand il a su que c’était le Marcus King Band.

Il est debout sur le côté Richard, il a de la chance car la salle est en configuration assise, vu le nombre de réservations (800) avec une circulation impossible par le devant de la scène et les pompiers qui font asseoir les spectateurs qui ont juste envie de bouger dans les allées.

Le Marcus, dès son entrée en scène augmente le volume de son ampli et envoie du lourd avec plusieurs morceaux du nouvel album « Where I’m Headed », « 8 A.m ». « How Long » « Homesick » et « Goodbye Carolina » pendant le premier set et une reprise de « The Weight ». C’est un régal d’écouter la virtuosité du jeune homme même si on peut lui reprocher de ne pas prendre le temps de laisser respirer sa musique. Le morceau « Goodbye Carolina » est une merveille d’écriture, les envolées frôlent le jazz-fusion, les cuivres assurent superbement, Deshawn aux claviers est rayonnant, j’ai juste trouvé le batteur pas très à l’aise pour suivre les arabesques de Marcus.

Deuxième show et le nouvel album qui continue de défiler (seul « Remember » ne sera pas joué) avec les classiques « Virginia », « Rita is Gone », un premier rappel mais bizarrement, alors que le public fait un triomphe au groupe et que les musiciens sont sur scène pour un dernier morceau, l’organisation refuse et fait tomber le rideau sous les huées.

Excellent show, Marcus est plus volubile qu’à Telluride ce qui n’est pas trop difficile, avec un public (beaucoup découvraient le groupe en live) de feu malgré les places assises.




Deux jours plus tard…TGV jusqu’à Mâcon, pour retrouver une amie qui nous attend à la gare et direction Annecy, son lac, son climat très doux, ses petits vieux autour du lac (une furieuse envie d’en balancer certains me démange) sauf que le lac est à sec, on dirait Moïse qui traverse la Mer Rouge.

Nandha Blues, un trio italien originaire d’Aoste avait été repéré par les fins limiers de Bands of Dixie à la sortie de leur premier album Black Strawberry Mama en 2013.

Depuis, entre autres, ils ont joué avec Big Papa Binns, le guitariste et chef d’orchestre du regretté CeDell Davis. Alors les petits gars d’ArcaBlues n’ont pas raté l’occasion de les faire jouer dans leur salle.

Bref, quand tu entends Max à la slide, tu comprends tout de suite pourquoi il porte un tee-shirt des Allman Brothers (rien que cela déjà classe son homme) ! Accompagné de Roberto Tassone à la batterie et de Pierre Vassiliu à la basse (enfin non, Alberto Fiorentino son sosie italien), il nous a offert de magnifiques envolées de slide au service de leurs compositions. Dommage que le groupe n’ait pas joué « Whipping Post », pensant que Marcus la jouerait plus tard dans la soirée.

Bref, si vous aimez la slide, le rock sudiste et le blues, pas d’hésitation : il faut voir en live nos amis italiens qu’on espère bien revoir en France et vite !

Et Marcus, quatrième fois pour nous en 2018 (Beauvais, Telluride, Paris, Annecy) :
je me demande si nous ne sommes pas un peu fan ?

Puis une grosse polémique, un grand nombre de spectateurs trouve le son trop fort (certes il met les potards à fond le Marcus) et on aperçoit des grappes de spectateurs qui quittent la salle. Bof, déjà c’était beaucoup moins fort qu’à Paris,
et on distinguait beaucoup mieux la voix du garçon. Après c’est quand même des trucs qui bougent non ?

J’ai passé les trois premiers morceaux juste devant la scène pour les photos, franchement j’ai connu bien pire. Un show plus court, 1h30 en une seule partie avec, encore, un sublime et émouvant « Good Bye Carolina » pour un rappel de folie. A choisir j’ai préféré le concert de Paris avec un public plus réceptif (c’est la première fois que le public d’Annecy semble abasourdi par tant de talent ou alors c’est le son ?), mais attention c’est du très haut niveau : avec Nandha Blues en première partie c’est une soirée superbe que nous avons vécu, une de ces dates qui marque, pour la musique, pour les échanges, les rencontres.

 

Et la suite de l’histoire avec le tee-shirt de Deshawn. Je passe un coup de fil à mon grand ami Michel le big boss de l’Arcadium, et lui demande de parler du tee-shirt après la balance du groupe. Il dit qu’il le met ce soir. Déception, il ne le porte pas sur scène ! Du bord de la fosse je lui fais signe, « et le tee-shirt alors ? » Il nous dira après le show qu’il était trop sale pour le remettre.

Un mot enfin sur le comportement de Marcus King. C’est la première fois à Annecy que le groupe (à l’exception du sax et du clavier) ne vient pas signer le merchandising, Marcus se contentant de venir vite fait saluer les nombreux spectateurs encore présents à la fin du show.

Espérons qu’il ne prenne pas trop le melon même si la tournée européenne qui fait suite à des dizaines de dates n’est certainement pas de tout repos.

Michel Bertelle

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